Le projet de l’EdC en France et dans plus de 80 pays

L’Économie de Communion est un projet qui implique en premier lieu des entreprises, mais aussi tout acteur du monde économique quel qu’il soit (salarié privé/public, étudiant, retraité) sur les cinq continents, pour « qu’il n’y ait plus de pauvres parmi nous »

Les propriétaires des entreprises qui décident d’adhérer au projet, partagent les bénéfices de leur entreprise pour :

  • aider les personnes en difficultés financières, en leur apportant le minimum nécessaire, en commençant par ceux qui partagent l’esprit qui anime ce projet ;
  • réaliser une formation à la « culture du don », sans laquelle il n’est pas possible de réaliser une économie de communion ;
  • autofinancer l’investissement dans l’entreprise, qui doit rester compétitive tout en étant ouverte au don.

Qui sont les personnes aidées ?

Ce sont des personnes qui vivent le même esprit de partage. Elles sont d’abord soutenues sur place par des membres de l’Économie de communion ou du Mouvement des Focolari qui ont établi avec elles une relation fraternelle, de ‘communion’.

Selon les besoins, elles peuvent être aidées matériellement principalement pour:

  • trouver un emploi ou créer leur propre activité et ainsi subvenir elles-même à leurs besoins ;
  • soutenir la scolarisation des enfants ou les études des jeunes ;
  • faire face à des situations d’urgence (santé, …)

Cette proposition pour la construction d’un monde sans misère repose sur la réciprocité où tous donnent et tous reçoivent.
La communion dans la réciprocité est une méthode de lutte contre la misère, parce qu’elle met en acte la fraternité.

L’inspiration culturelle

Depuis les débuts du Mouvement des Focolari, en 1943 à Trente, la découverte évangélique du Commandement nouveau de Jésus-Christ « Aimez-vous comme je vous ai aimés » (Jn 13,34), a fait jaillir la communion des biens spirituels et matériels.

Depuis lors, la communion des biens est devenue une pratique en vigueur dans le Mouvement des Focolari, à l’exemple des premières communautés chrétiennes.

Cette communion des cœurs et des biens, joyau de l’époque des premiers chrétiens, écho des enseignements de Jésus tout au long de la vie de l’Eglise, explosait à nouveau dans la petite communauté naissante à Trente, comme le début d’une ré-appropriation par la « masse », croyants ou non-croyants, avec tous les fruits et les conséquences qui allaient mûrir plus tard.

Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, en avait pleine conscience dès les débuts :

« Nous avions comme objectif, dit Chiara, de réaliser la communion des biens le plus largement possible afin de résoudre le problème social à Trente. »« Je pensais : ‘’Il y a deux ou trois localités, où se trouvent des personnes pauvres… allons-là, portons ce que nous avons, partageons-le avec eux…’’ Un raisonnement très simple qui signifiait : nous avons plus, eux ont moins … de façon à parvenir tous à une certaine égalité. »

Et c’est de là que commence l’expérience, « surprenante », du « donnez et on vous donnera » de l’Évangile : « En pleine guerre, vivres, vêtements, médicaments arrivent dans une abondance insolite. » Naît en nous la conviction que, dans l’Évangile vécu, se trouve « en germe » la réponse à tout problème individuel et social. seul un développement fraternel est profondément humain et réellement durable.

L’Économie de communion est « née » au Brésil mais s’est développée simultanément dans de nombreux pays et rassemble aujourd’hui environ un millier d’entreprises de toutes tailles et de tous secteurs d’activités, à travers le monde. Chantal et José Grevin, dès le début de l’Économie de communion, en ont accompagné le développement en France.
A quel moment la France a-t-elle « emboîté » le pas lorsque l’Économie de communion est née ?

Chantal et José Grevin : Quand l’Économie de communion a été lancée par Chiara Lubich en 1991, le Mouvement des Focolari tout entier a vécu un grand élan où chacun a voulu apporter quelque chose, y compris les moins fortunés. Des chefs d’entreprise se sont sentis concernés. En France ils étaient moins d’une dizaine. Ce n’est qu’en 1996 que ces pionniers éparpillés dans l’hexagone se sont retrouvés avec le désir d’établir une communion entre eux. Ils ont décidé de se recevoir les uns les autres pour connaître aussi l’entreprise de chacun et pouvoir « aimer l’entreprise de l’autre comme la sienne ». De là, de très belles expériences qui perdurent aujourd’hui et cette unité entre eux qui a incité des personnes nouvelles à les rejoindre.

La France a-t-elle un rôle privilégié à jouer dans le développement de l’Économie de communion ?

Chantal et José Grevin : Oui, et nous le constatons lors de rencontres internationales, européennes ou mondiales qui montrent que chaque pays apporte un éclairage et un développement particulier qui enrichit nos amis d’autres continents. En France le premier colloque à l’UNESCO en 2001 à Paris, a été un événement important qui a fait connaître l’Économie de communion. Des chefs d’entreprise et des personnes s’y sont intéressées, souhaitant par la suite s’y engager. C’est ainsi que l’Économie de communion rassemble aujourd’hui des adhérents, de toutes conditions et bien au-delà du Mouvement des Focolari. Ainsi, on voit qu’elle intéresse non seulement des chrétiens mais aussi des musulmans, et des personnes sans référence religieuse. Depuis 2013, des groupes régionaux se sont constitués pour mailler le territoire national et faire vivre cet idéal. C’est devenu un véritable courant de vie et de pensée qui entraîne des personnes qui s’en nourrissent et le vivent au quotidien.